Glossaire
Ajustement
Avancement
Biexponentielle
Classe de compatibilité stœchiométrique
Coefficients stœchiométriques
Durée de vie (ou constante de temps)
Erreur résiduelle
Espace stœchiométrique
Espèce
Exponentielle décroissante
Hypothèses H1
Invariance de type 1
Invariance de type 2
Matrice des coefficients stœchiométriques
Molécularité d'une réaction élémentaire
Optimisation
Point isosbestique
Rendement quantique
Simplex de réaction
Temps de demi-vie
Vecteur-réaction
- Ajustement
- Disposant de données expérimentales d'une part, et d'un modèle
quantitatif susceptible de les expliquer d'autre part, on entend par
ajustement l'optimisation des paramètres de ce modéle en vue de
minimiser l'erreur résiduelle entre
données calculées par ce modèle et expérimentales.
La procédure d'optimisation peut conduire au minimum absolu,
minimum des minima ou global, de la
fonction d'erreur, ou à un minimum local, en général considéré
comme faux minimum.
D'autre part, l'ajustement peut concerner une seule variable
expérimentale ou plusieurs simultanément (ajustement
multi-variable), et même plusieurs expériences indépendantes
(ajustement multi-expériences). On parle alors de traitement
global des données (à ne pas confondre avec minimum global).
- Avancement
- Si q désigne le nombre d'actes élémentaires de transformation
de molécules depuis le début de la réaction, l'avancement de la réaction
élémentaire (ou pseudo-élémentaire) à l'instant t est :
ξ = q / NA
= (ni(t)−ni(0)) /
(ν'i − νi) ∀ i
NA étant le nombre d'Avogadro, ni le
nombre de moles de l'espèce i, ν'i et νi ses
coefficients stœchiométriques de production et de consommation,
respectivement. L'avancement désigne indifféremment la consommation ou la
production, il est toujours positif et s'exprime en moles.
Dans un système à volume constant, on utilise le plus souvent
l'avancement volumique : x
= ξ / V
(mol.L−1).
L'avancement volumique normalisé, χ =
(A0−A) / (A0−Ae), est
une grandeur adimensionnelle qui varie de 0 à 1 (t = 0 à
t ∞). On lui associe en général la vitesse
normalisée, adimensionnelle également : rnorm = r /
rinitiale ou r
/rmax
- Bi-exponentielle
- Somme de deux exponentielles (décroissantes
en général), de la forme :
f(t) =
X1e−k1t +
X2e−k2t
où X1 et X2 sont les amplitudes, k1 et k2
des constantes positives ( k1 ≠
k2 ).
Les dérivées premières et secondes sont donc
df(t)/dt = −
k1X1e−k1t
−
k2X2e−k2t
d2f(t)/dt2 =
k12X1e−k1t
+
k22X2e−k2t
- Si X1 et X2 sont de même signe, la courbe
représentative présente une phase rapide, correspondant à la plus grande
constante, suivie d'une phase plus lente. Dans ces deux phases, f(t) évolue dans la même direction et
la valeur absolue de sa dérivée, df(t)/dt, décroît. Il n'y a
ni extrêmum, ni point d'inflexion, les dérivées premières et secondes ne
pouvant s'annuler.
- Si X1 et X2 sont de signe opposé, il y a un extrêmum
à t =
ln[−(k2X2)/(k1X1)] /
(k2−k1) et un point d'inflexion à
t = ln[−(k22X2)/(k12X1)]
/ (k2−k1), qui peuvent dans certains
cas se trouver à l'origine, t = 0.
Ces observations se généralisent aux sommes d'un nombre quelconque
d'exponentielles décroissantes, ou
multi-exponentielles.
- Classe de compatibilité stœchiométrique
(Δ)
- Sous-ensemble de l'espace stœchiométrique contenant la
trajectoire d'une réaction composée, déterminé par les conditions
initiales, et parallèle aux vecteurs-réaction. Synonyme : simplex de
réaction.
- Coefficients stœchiométriques
- Coefficients qui expriment les proportions (en moles) de réactifs
consommés et de produits formés.
Dans un bilan global, ces coefficients peuvent n'être définis qu'à un
facteur de proportionnalité près.
Dans le cas d'une réaction élémentaire, intervenant dans la loi
de vitesse, ils représentent le nombre exact de molécules réellement
impliquées dans un acte réactionnel élémentaire, ils sont donc
parfaitement déterminés : la somme des coefficients
stœchiométriques des réactifs est la molécularité. Une
espèce peut être à la fois réactif et produit et peut donc avoir un
coefficient stœchiométrique ν comme
réactif, qui intervient en général dans la loi de vitesse, et ν' comme produit. Le coefficient
stœchiométrique résultant est ν'
−ν.
Dans une réaction composée, les coefficients
stœchiométriques résultant, ν'
−ν, des L espèces impliquées dans R réactions constituent
la matrice des coefficients stœchiométriques,
SRL.
- Durée de vie (ou constante de temps) : τ
- Inverse de la constante de vitesse d'ordre 1 : τ =
1 / k
- Erreur résiduelle
- Mesure de l'écart entre des données calculées à l'aide d'un modèle
quantitatif et des données expérimentales. C'est une fonction des
paramètres de ce modèle, qui peut donc être réduite, minimisée, par
l'optimisation de ces derniers (voir Ajustement).
En général, on utilise la somme des carrés des écarts :
Er = Σi
[(ci − ei)2] /
n
ci et ei désignant respectivement la valeur
calculée et expérimentale au point i, et n le nombre total de points.
Il est parfois préférable d'utiliser une somme pondérée des carrés
des écarts :
Er = Σi [wi
(ci − ei)2] /
n
où wi désigne le poids affecté au
point i. Ce dernier devrait se rapprocher autant que possible de
l'inverse de la variance à ce point (wi =
1/σi2), de façon à se rapprocher du
"chi carré" :
χ2 =
Σi [(ci −
ei)2 / σi2] /
(n − p − 1)
où p désigne le nombre de paramètres libres, ajustables (mais il n'est
pas toujours facile d'évaluer correctement la variance en chaque
point).
- Espace stœchiométrique (S), (ou sous-espace...)
- Sous-espace ℝQ défini par Q vecteurs-réaction indépendants
d'une réaction composée, Q étant le rang de la matrice des coefficients
stœchiométriques S.
- Espèce
- Toute entité chimiquement identifiable. Ainsi, par exemple,
deux structures moléculaires identiques mais avec des charges électriques
différentes constituent deux espèces.
- Exponentielle décroissante
- fonction exponentielle à coefficient négatif : f(t) = X
e−k t. L'adjectif "décroissante" s'applique à
exponentielle : la fonction elle même peut être croissante ou
décroissante suivant le signe de X. L'exponentielle "croissante", plus
souvent nommée "croissance exponentielle", est de la forme :
f(t) = X e+kt (avec k > 0), et
a un caractère explosif !
- Hypothèses H1
- Hypothèses générales adoptées dans la 1e partie de ce cours
:
- la réaction a lieu dans un système fermé, c'est-à-dire
n'échangeant avec l'extérieur que de l'énergie (chaleur ou
rayonnement).
- ce système est thermostaté, de sorte que les paramètres
liés à la température seront considérés comme constants au cours de
la réaction.
- il est homogène, c'est-à-dire que les concentrations ne
dépendent pas des coordonnées spatiales et qu'il n'y a donc pas,
macroscopiquement du moins, de phénomènes de transport (diffusion ou
convection).
- nous le supposerons de plus monophasique et à volume
constant.
- Invariance de type 1
Une équation cinétique est invariante de type 1 si elle ne
change pas lorsqu'on change la concentration par une concentration
proportionnelle. Ainsi, l'équation cinétique d'une réaction
monomoléculaire :
dA/dt = −kA
ne change pas si on change A en X = αA. En
effet on a alors :
dX/dt = d(αA)/dt = α dA/dt =
−kαA = −kX
qui est bien la même équation.
Cela signifie que le changement de la concentration initiale du
réactif ne change pas l'échelle de temps de la réaction : le temps
nécessaire pour obtenir un avancement donné de la réaction est
indépendant de la concentration initiale (en particulier : le temps de
demi-vie, t1/2, est constant).
- Invariance de type 2
Une équation cinétique est invariante de type 2 si elle ne
change pas lorsqu'on multiplie la concentration par un facteur α et
qu'on divise le temps par le même facteur. Ainsi, l'équation cinétique de
la réaction bimoléculaire pure :
dA/dt = −kA2
ne change pas si l'on change A en X = αA
et t en θ =
t/α :
dX/dθ = d(αA)/d(t/α) =
α2 dA/dt =
−α2kA2 =
−kX2
qui est bien la même équation.
Cela signifie que la multiplication des concentrations initiales par
un même facteur divise l'échelle de temps par ce facteur, sans
changer la forme de la courbe.
Dans le cas où les équations cinétiques dépendent de plusieurs
concentrations, il faut considérer l'ensemble du système d'équations
différentielles, et multiplier toutes les concentrations par le
même facteur. Par exemple pour la réaction bimoléculaire
générale :
dA/dt = −k AB
dB/dt = k AB
en changeant A en X = αA ; B en Y = αB et t en θ = t/α
dX/dθ = α2 dA/dt =
−α2kAB =−kXY
dY/dθ = kXY
C'est alors le système d'équations qui est invariant de
type 2.
On peut définir de manière analogue l'invariance de type 3 par
multiplication de toutes les concentrations par un même facteur et
division du temps par le carré de ce facteur.
- Matrice des coefficients
stœchiométriques
Matrice dont les lignes sont les vecteurs-réaction.
- Molécularité d'une réaction
élémentaire
Nombre de molécules de réactifs impliquées dans un acte réactionnel
élémentaire (niveau microscopique). Cette notion ne s'applique donc
qu'aux réactions élémentaires.
- A → P est une réaction
monomoléculaire
- 2A → P, A + B
→ P sont des réactions bimoléculaires
- les réactions trimoléculaires sont très rares et une molécularité
supérieure n'est pas envisageable.
Par extension, on emploie aussi le terme de molécularité d'une
espèce au sein d'une réaction élémentaire (ainsi, dans A + B → P, les molécularités des espèces A et
B sont 1, et la molécularité de la réaction est 2)
- Optimisation (ou minimisation)
Voir Ajustement.
- Point isosbestique
Point d'un spectre d'absorption invariant en fonction du temps ou
d'une autre variable x (concentration par exemple).
Il correspond souvent à un point de croisement des spectres d'absorption
de deux espèces A et B se transformant l'une dans l'autre sans aucun
intermédiaire : leurs coefficients d'extinction molaire à cette longueur
d'onde sont égaux (εA =
εB) et la somme de leurs concentrations est
constante (A(x) + B(x) =
C0), de sorte que l'on a :
Abs = ℓ (εA A +
εB B) = ℓ εA C0 =
cte.
- Toutefois, si cette situation implique nécessairement la présence d'un
point isosbestique, la réciproque n'est pas vraie : la présence d'un
point isosbestique peut se produire dans des situations différentes où,
en particulier, plus de deux espèces absorbantes sont présentes. Un point
isosbestique ne doit donc être considéré que comme un indicateur que la
situation ci-dessus est possible : elle doit être confirmée par
d'autre éléments. (voir une note
complémentaire, Chapitre VII)
- Rendement quantique
d'une réaction photochimique : nombre de molécules
transformées sur le nombre de photons absorbés par le réactif, et par
unité de temps.
de fluorescence : nombre de photons émis sur le nombre de
photons absorbés.
- Simplex de réaction
- Classe de compatibilité
stœchiométrique (Δ)
- Temps de demi-vie : t1/2
- Temps correspondant à la consommation moitié de la consommation totale
d'un réactif au cours d'une réaction, soit
(A0−Ae) / 2. S'il s'agit d'une réaction
d'ordre 1, t1/2 = (ln 2) / k.
- Vecteur-réaction d'une réaction
élémentaire
- Vecteur dont les composantes sont les coefficients
stœchiométriques résultants (ν'−ν) de toutes les espèces impliquées. Le
vecteur-réaction indique la direction et l'amplitude du déplacement du
point représentatif de la réaction dans l'espace réactionnel, lors de
chaque acte élémentaire de la réaction. Exemples :
{−1, −1, 2 } est le vecteur-réaction
de la réaction H2 + I2
→ 2 HI
{−1, −1, 1, 1 } est le
vecteur-réaction de la réaction Br• +
H2 → HBr + H•
{−1, 1 } est le vecteur-réaction de la
réaction A + B → 2B